Ménétréol et le comté de Sancerre

 

les Aubelles peuvent aussi être visitées de façon plus précise....ici     

 

 

 

Il ne faut pas négliger le rôle des comtes de Sancerre dans le développement du bourg de Ménétréol. Si dans le courant du XIème siècle, les religieux de Saint-Satur ont effectivement développé un centre viticole devenu ensuite paroissial, les seigneurs de Sancerre, semblent avoir de tout temps, possédé le lieu de Ménétréol. 

 

C’est aux comtes de Sancerre qu’appartient la suzeraineté sur le territoire de ce bourg et non à l’abbé de Saint-Satur. Il est probable que dans le courant du XIème siècle, une transaction est intervenue entre les deux pouvoirs longtemps opposés de la maison de Blois-Champagne qui possède la terre de Sancerre[1] depuis au moins le Xème siècle, et de l’abbé de Saint-Satur qui a permis l’établissement des moines de Saint-Augustin à Ménétréol. 

 

Le bourg de Ménétréol revêt une importance certaine aux yeux des comtes de Sancerre. A ce titre et pour que les populations s’y fixent, dès le premier comte, une charte de franchise est octroyée au village.

 

 

Ce texte confirmé en 1241[2], présente un certain nombre d’avantages pour les habitants du village, d’un point de vue fiscal et juridique. Ses libéralités favorisent en outre l’émergence d’une bourgeoisie, qui comptera pour beaucoup dans le développement du bourg.

 

Autre signe de l’intérêt que les comtes portent à Ménétréol, ils y implantent diverses structures indispensables au comté.

 

Ce sont tout d’abord, des moulins banaux, qu’une dérivation de la Vauvise toute proche favorise et un four banal.

 

         

extrait du cadastre…….  l’emplacement du moulin au-dessus de l’actuel bief

l’eau y est conduite par un canal  «  le boisseau » dérivé depuis pour l’alimentation du canal latéral

 

 

l’ancien bief, à l’époque recouvert par le bâtiment du moulin

 

sur les murs du moulin la trace de la roue est encore bien visible

 

 

Ensuite, c’est l’implantation au lieu des Aubelles d’un centre agricole important par la richesse des prairies fertilisées par la Loire  et la Vauvise et permet plus aisément que sur le piton, entre les murailles du château de concentrer les chevaux de l’armée du comte. L’ensemble constitue des sources de revenus non négligeables.

 

   

extrait du cadastre…….l’emplacement des Aubelles

 

 

l’emplacement de l’ancienne porte, dynamitée pour faciliter le passage des engins agricoles

 

        

le dernier bâtiment, couramment appelé « chapelle » bien que cet usage ne soit pas vraiment attesté

 

Souvenirs des croisades, la lèpre prend pied en France. Le comte de Sancerre installe une léproserie. Installée à l’écart,  mi- hôpital, mi- implantation religieuse, l’édifice placé sous le patronage de Saint-Lazare  se trouvait aux portes du terroir de Boisvert, où plus tard une vicairie se perpétuera jusqu’à la Révolution Française. Aucune trace visible ne subsiste, seules quelques personnes plus âgées nous ont signalé la présence de ruines dans lesquelles elles jouaient enfants !

 

A Ménétréol, le seigneur comte fait rendre sa justice lors d’assises périodiques au cours desquelles le Bailly du comté ou son représentant viennent, sur place, juger les affaires assistés de quelques notables locaux, appelés « prud’hommes ». Certains d’entre eux, connus dès la fin du XIVème siècle, ont engendré de véritables lignées bourgeoises : Jehan Le Norissat (plus tard Nourissat), Guillot Billaquoys dans les années 1393-97, ont marqué l’histoire locale. Et tout naturellement, aux côté de ces notables, des serviteurs du comte s’établissent à Ménétréol, dans des demeures de qualité dont ne subsistent que quelques rares vestiges (maison Thomas, rue de l’église).

 

 

 

                  

ancienne maison Thomas, elle abritait un ensemble « café coiffeur » tenu par les deux frères Guy et Paul

 

l’angle de la maison conserve un personne gravé probablement complété par un deuxième masqué par la maçonnerie plus récente

 

une autre ancienne maison d’habitation dans la rue de l’Eglise

 

Très tôt donc, Ménétréol n’est pas un simple village rural, mais un bourg qui regroupe une variété de populations et d’activités. On est tenté de lui trouver un rôle d’annexe de la cité de Sancerre qui permet de désengorger la ville close, une sorte de faubourg d’une ville dont le site étroit ne permet pas le développement. En quelque sorte, Ménétréol est un poumon de Sancerre. 

 

Ménétréol est le bourg par excellence de la ville comtale. Par ailleurs, aucun des villages alentours ne comporte de structures qui le lient si fortement à Sancerre. Bien que situés sur le territoire du comté de Sancerre, Saint-Satur est sous l’autorité de son abbé, Verdigny relève du chapitre de l’église de Saint-Pierre-le-Puellier de Bourges, Sury-en-Vaux, Bué, Sainte-Gemme, Chavignol du chapitre de la Cathédrale de Bourges.

 

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[1] La terre de Sancerre ou seigneurie de Sancerre appartient à la maison de Blois-Champagne, elle ne devient comté qu’en 1152, quand un cadet des comtes de Champagne, Etienne hérite de ce bien et prend le titre de comte. Jusqu’en 1234, le comte de Sancerre relève en fief directement du comté de Champagne. C’est Saint-Louis qui cette année-là acquiert le droit de suzeraineté sur Sancerre dans le cadre de la politique centralisatrice de la royauté française. Dès-lors les comtes de Sancerre vont relever directement de la couronne de France.

[2] C’est par cette charte de confirmation, qu’on connaît par ailleurs la teneur des libéralité accordées à Ménétréol. La Thaumassière en reproduit les termes en 1679,  dans son édition commentée des Coutumes de Lorris, sans qu’on sache s’il a eu, en son temps, l’original entre les mains. La Thaumassière (Gaspard Thaumas de), Les anciennes et nouvelles coutumes de Lorris commentées, Bourges, Toubeau Libraire, 1679, pp.